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Volutes et effluves

2 mars 2015

Don Horacio del Monte

horacio

Coluche avait l'habitude de débuter ses sketchs par: "c'est l'histoire d'un mec". Ici ce n'est pas le cas. C'est l'histoire de deux passionnés du cigare, Français de surcroît, partis en 2007 pour le Costa Rica.

J'ai découvert cette marque de cigares un peu par hasard, recherche sur internet, application sociale bien connue, je ne puis vous le dire. Et comme d'habitude, quand je vois deux jeunes entrepreneurs osant défier la morosité du climat économique, je me suis dit qu'il était temps de faire leur connaissance d'une manière ou d'une autre. J'aurais bien aimé les rencontrer au Costa Rica, nouvel eldorado touristique, considéré comme la Suisse du contient sud-américain. Je dois vous avouer que j'ai bien fait de ne pas y aller, les bougres, ils ont déménagé. Ils sont partis pour le Nicaragua. Je crois qu'ils ont bien fait. Pas que le Costa Rica ne soit pas un pays adéquat pour la qualité du tabac, que du contraire, la terre costa-ricaine est riche et porte  tant d'autres produits de qualité: café, cacao, fruits... Non à mon humble avis, le Nicaragua est the place to be pour tout entrepreneur en cigares. Ils ne sont pas les seuls à l'avoir compris et appliqué. D'autres producteurs de cigares l'ont fait  depuis longtemps. Je ne vais pas disserter trop longtemps sur ce terroir, j'y reviendrai dans un article qui lui sera entièrement consacré.

Revenons à nos moutons, si je puis m'exprimer de la sorte. Bon ces deux mecs, les Frenchies, c'est tout d'abord pas évident d'avoir une photo des compères, enfin je crois. Certes, je ne crois pas qu'on pourrait les confondre avec les Daft Punk. Pourquoi? parce qu'à première vue les Daft Punk ne fabriquent pas de cigares. Non plus sérieusement, ils se cachent derrière le nom de leur marque sur les photos publiées sur Facebook.

Lors d'un échange de mails avec Fabien Gil, un des co-fondateurs de la marque, voici ce que ce dernier me disait:

"

Nous avons commencé notre aventure au Costa Rica en 2007, et depuis deux ans maintenant nous sommes installés au Nicaragua. Pourquoi un tel choix ? Car aujourd’hui le Nicaragua est un terroir exceptionnel avec des feuilles de tout type nous permettant d’avoir un meilleur contrôle lorsque nous élaborons nos cigares.

 

Ceux que préfèrent les clients de nous : la régularité du produit dans le temps. C’est la tâche la plus importante qui nous est confiée pour respecter notre produit, ravir le client et puis gagner auprès de ce dernier notoriété et image. En tous cas, pour nous, si nous voulons devenir une entreprise respectable et mondiale, c’est en gagnant la confiance de ceux qui nous l’ont donnés. "

J'estime qu'ils ont compris énormément de choses. Ce qui compte le plus est le respect du produit, de la terre qui le porte et puis du fumeur, dernier maillon de cette chaîne.

Voyons leurs cigares d'un peu plus prêt. La gamme est déclinée en 9 modules réguliers, plus une édition limitée. Les prix de ces vitoles collent à la qualité du produit, tablez sur une moyenne de 8 euros. C'est plus que raisonnable par rapport aux prix du catalogue cubain qui ne sont plus toujours en adéquation avec la qualité offerte par ce terroir. Ceci n'est que mon avis. C'est normal que je donne mon avis puisque c'est mon blog, lol.

Je me suis procuré plusieurs exemplaires de la marque. Je voudrais vous parler brièvement ici du numéro V. Je dis brièvement car je souhaiterais rester loin des envolées lyriques ou poétiques de certaines personnes qui vous décortiquent un cigare en vous faisant croire que pratiquement à chaque nouvelle bouffée vous allez découvrir un goût nouveau. Le problème est que vous risqueriez de vous dire que vous n'avez pas le bon palais pour apprécier un cigare, que vous allez arrêter avant qu'on ne vous prenne pour un ringard. Tout faux: allumez un cigare, fermez les yeux et laissez vous guider par VOS sens ( pas ceux des autres) et par votre imaginaire ou votre vécu.

Je m'envole et puis je ne sais plus où je suis. Ah oui, cela me revient le numéro V. Pour les puristes, il ressemble à un robusto mais à deux différences près:il est plus court et plus gros. La cape vient d'Equateur, la sous-cape du Nicaragua et la tripe est un mélange de tabacs du Costa Rica et du Nicaragua. Tout d'abord, quand vous le regardez, vous aurez peut-être tendance à vouloir mordre dedans. Ne le faites pas: il ressemble à du chocolat mais ce n'en est point, à la ligne. Il est beau, il est soyeux, quand vous le touchez, vous avez l'impression de caresser une pêche.

Après allumage, ce n'est pas le tout de contempler un cigare, il faut aussi le fumer, le volume de fumée est assez ample. La cendre est bien claire et elle tient, ceci prouve la qualité du tabac ainsi que du sol sur lequel il pousse. Chose assez étonnante, une des typicités du tabac nicaraguéen est que vous avez l'impression d'inhaler du poivre lors des premières bouffées. Ici ce ne fut pas le cas. Au fur et à mesure de ma dégustation, je me suis plutôt retrouvé sur des registres de crémeux, de sucré avec de temps en temps des touches d'épices. Ceci m'a projeté bien des années en arrière lorsqu'enfant je prenais une tasse de chocolat chaud préparée par ma grand-mère qui rajoutait une petite pointe de cannelle et un peu de crème fraîche.

Rien que pour ces délicieuses sensations, je reviendrai assez vite sur ce cigare et d'autres modules de la gamme.

Si vous les trouvez chez votre marchand de cigares, n'hésitez pas à les tester.

Petite mise au point: il est coutume dans le monde du cigare de donner une notation au cigare testé. Comme vous l'aurez compris, je réagis plutôt avec mes sens qu'avec une machine à calculer. D'ailleurs qui suis-je pour me permettre de quoter un cigare?

Toutes mes félicitations à nos deux héros de Don Horacio del Monte. Longue vie à eux.

Cigarement vôtre.

 

 

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